Mieux se loger, pour vivre mieux
Partager

Se loger décemment est une préoccupation essentielle pour chacun, d’une part parce que le logement répond à un besoin primordial, d’autre part parce qu’il est la pierre angulaire de nos histoires de vie : notre enfance, le moment où l’on part étudier ou lorsque l’on décide de fonder une famille avec l’autre. Il concrétise notre droit à la sécurité, à la stabilité, mais aussi notre droit à la mobilité.

Pourtant le mal-logement reste un mal chronique. La question du logement est d’autant plus fondamentale pour nous qu’elle profondément liée aux grands enjeux de notre société : transition énergétique, mixité sociale, cadre de vie, mais aussi égalité des chances.

Selon la fondation Abbé Pierre :

  • 4 millions de personnes sont sans abri, mal logées ou sans logement personnel
  • 12,1 millions de personnes sont touchées à des degrés divers par la crise du logement : effort financier excessif, précarité énergétique, risque d’expulsion locative, copropriétés en difficulté et surpeuplement
  • En 10 ans, le nombre de français qui ont eu à se priver de chauffage à cause de son coût a presque augmenté de moitié

A Paris, chaque location saisonnière devient potentiellement un appartement de moins pour les parisiens, au risque de voir le centre-ville vidé peu à peu de ses habitants à la manière de Venise. Il existerait environ 20 000 meublés touristiques dans la capitale, dont certaines illégales, concentrés notamment dans les arrondissements du centre. Dans son dernier recensement, l’Insee constate même que le 1er arrondissement perd des habitants !

Plusieurs causes peuvent expliquer l’incapacité à inverser la courbe du mal-logement :

  • La rhétorique consistant à opposer propriétaires et locataires, qui contribue à l’enlisement de la situation : investir dans un appartement pour assurer la pérennité de sa famille reste légitime et ne doit pas être contesté
  • Les politiques d’austérité, qui jouent en défaveur des français : la réduction des dépenses publiques ne peut pas être le seul horizon d’un projet politique
  • Les limites de l’économie de marché, qui fixe des prix inaccessibles : une régulation est nécessaire et l’encadrement des loyers initié sous le quinquennat doit être poursuivi

Il est grand temps que la puissance publique fasse preuve d’une réelle volonté politique pour que chacun puisse être logé décemment. Le logement doit être érigé au rang de priorité, avec la mise en place d’une politique en faveur du logement généreuse au niveau national :

  • Construire 12 000 logements sociaux neufs par an pour les jeunes
  • Construire 50 000 logements étudiants et réhabiliter les 70 000 places existantes
  • Soutenir l’offre développée par les foyers de jeunes travailleurs
  • Encadrer de manière plus stricte les locations saisonnières, en particulier dans les zones tendues
  • Mettre en place et généraliser un système de cotation de la demande dans l’attribution des logements sociaux, afin de mettre un terme à l’opacité du système d’attribution
  • Interdire le chauffage électrique et permettre sa substitution jusqu’à sa suppression dans l’ancien
  • Renforcer les dispositifs existants pour la rénovation des bâtiments (éco-prêt à taux zéro, subvention ciblée pour les logements sociaux)