Dans une tribune publiée dans Libération le 21 janvier, l’écrivain Yann Moix fustigeait la politique migratoire du gouvernement, et plus particulièrement le sort réservé au migrants à Calais.
Si nous laisserons à chacun le soin de juger de la forme, le fond reflète une réalité absolument dramatique que nous n’avons eu cesse de dénoncer, et contre laquelle nous persisterons à nous élever avec force.
C’est pourquoi nous nous associons pleinement au cri d’alarme lancé par l’écrivain au travers de cette tribune. Nous publions ici quelques extraits de celle-ci, la suite étant à lire sur le site de Libération :
L’écrivain Yann Moix fustige dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron la politique migratoire de la France, et plus particulièrement le traitement infligé aux migrants à Calais. Vidéo à l’appui, il affirme avoir filmé sur place des «actes de barbarie».
Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés. Vous les nommez «migrants» : ce sont des exilés. La migration est un chiffre, l’exil est un destin. Réchappés du pire, ils représentent cet avenir que vous leur obstruez, ils incarnent cet espoir que vous leur refusez.
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J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement. Je l’ai vu et je l’ai filmé.
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Quand un policier, individuellement, dépasse les bornes, on appelle cela une bavure. Quand des brigades entières, groupées, dépassent les bornes, on appelle cela un protocole. Vous avez instauré à Calais, monsieur le Président, un protocole de la bavure.
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Le Défenseur des droits a dénoncé, lui aussi, le «caractère exceptionnellement grave de la situation», qu’il n’hésite pas à décrire comme étant «de nature inédite dans l’histoire calaisienne».