Ces chemins qui ne mènent nulle part – notes sur la suppression de la ligne 67 entre Pigalle et le Louvre
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La décision d’Île-de-France Mobilités (ex-STIF), sous la direction de la présidente de notre région Île-de-France, de mettre en place un « Grand Paris des bus » pourrait être louable si elle n’était pas dommageable. La suppression du tronçon Pigalle-Louvre de la ligne 67, seul bus reliant directement notre quartier au sud de Paris, est un des effets collatéraux de cette réforme du réseau parisien qui montre que la droite est mal à l’aise avec la politique des transports.

Loin d’atténuer les coûts, cette décision en génère. Le premier coût est, bien entendu, le coût écologique. La suppression d’une ligne de bus incite les habitants du 9ème arrondissement à trouver d’autres moyens pour effectuer les trajets entre leur logement et le centre de Paris. Parmi ces moyens, la voiture. Le second coût est celui du confort. Car si la ligne de bus 74 permet d’effectuer certains trajets du tronçon supprimé de la 67, cela signifie que cette ligne verra son nombre d’usagers augmenter, alors qu’il s’agit d’ores et déjà d’une ligne très utilisée. Le bus sera, dès lors, moins agréable, moins pratique, et les usagers se tourneront vers d’autres moyens de transport – dont la voiture, à nouveau. Or, le coût de l’utilisation de la voiture est double : il est écologique, bien sûr, en raison des rejets de pots d’échappement, mais il est également économique, puisqu’il diminue de fait le nombre des usagers des transports en commun.

Il ne s’agit évidemment pas de dire que la présidente de la région et la maire du 9ème arrondissement, toutes les deux de droite, préfèrent la voiture aux transports en commun, malgré leur opposition systématique à la politique de piétonisation de la ville, au nom de la défense des conducteurs de voitures. Il ne s’agit pas non plus de dire que la décision de supprimer la ligne 67 est le fait d’une présidente qui n’a sans doute jamais constaté que cette ligne était d’autant plus utile, notamment pour les personnes âgées, que son parcours emprunte des rues fortement en pente.

Il s’agit seulement, pour nous, écologistes, de faire remarquer que cette décision n’est pas pertinente. Elle prive les habitantes et les habitants du 9ème arrondissement d’une ligne utile, et même nécessaire.