Avec 44 500 personnes vaccinées au 7 janvier 2021 (contre environ 360 000 en Allemagne et un million au Royaume-Uni), la France patine au démarrage de sa campagne de vaccination anti-Covid-19. Europe Écologie Les Verts demande de la concertation et de la transparence autour de cette campagne vaccinale, conditions nécessaires à sa réussite.
Notre pays accuse en effet un retard conséquent, pâtissant d’un évident déficit d’anticipation. Le gouvernement a manifestement sous-estimé le défi logistique autour du vaccin Pfizer (obligation de conservation à -70°C) et ce retard pourrait coûter la vie à de nombreuses personnes, faire perdurer la surcharge des capacités hospitalières et maintenir le pays dans une situation sociale et économique difficile, prolongeant le recours à des mesures restrictives (confinements, couvre-feu et fermetures des lieux culturels et des commerces).
Europe Écologie Les Verts déplore également le manque de concertation et d’information envers les hôpitaux et personnels de santé. À trop vouloir convaincre, le gouvernement en a oublié l’essentiel : être en capacité de vacciner rapidement. Le surjeu médiatique autour du comité citoyen de surveillance accentue la mise en lumière des difficultés accumulées par ce gouvernement, qui semble incapable à ce jour d’organiser la sortie de crise.
L’impréparation et le manque d’anticipation ont déjà contribué à la situation difficile de l’automne 2020. Force est de constater qu’aucune leçon n’aura été retenue des premier et deuxième confinements. Une nouvelle fois, les élu·es locaux et les organes décentralisés compétents ont été mis de côté alors qu’ils et elles sont prête·s pour soutenir largement l’organisation de la vaccination dans leurs communes et territoires. Les maires n’ont ainsi pas été associé·es au processus mis en place par l’État, empêchant un démarrage décentralisé, rapide et efficace.
EELV souhaite la réussite de la campagne vaccinale et pour cela demande la plus grande transparence dans sa gestion ainsi que la prise en compte des initiatives locales. Nous avons besoin d’une relation de confiance pour une adhésion vaccinale très large, avec des rapports précis sur les risques et les effets, mais aussi sur les contrats d’achat avec l’industrie pharmaceutique et les conditions de vaccination. C’est un travail impulsé au Parlement européen par David Cormand et le groupe écologiste, avec l’adoption d’un amendement exigeant la transparence sur les contrats d’achat de vaccins. La commission européenne doit maintenant entendre cette demande.
EELV demande également la mise en place d’une campagne d’information ambitieuse, s’appuyant sur le service public audiovisuel, afin d’assurer la transparence sur la vaccination, et informer les citoyen·nes sur la sûreté des vaccins et leur intérêt pour lutter contre la COVID-19.
Lors de sa conférence de presse du 7 janvier, le premier ministre n’a malheureusement donné aucun élément d’explication sur le retard pris par la France, se contentant d’incriminer le ciblage des EHPAD qui ne peut expliquer la lenteur du déploiement de la stratégie vaccinale. EELV demande une simplification de la mesure du consentement, sur le modèle du consentement éclairé précédant une opération chirurgicale, et la possibilité, sur prescription médicale éventuellement, pour les infirmier·es et les pharmacien·ne·s de vacciner.
EELV souhaite un élargissement le plus rapide possible à toutes les personnes de plus de 65 ans, toutes les personnes présentant des comorbidités et tou·tes les professionnel·les de santé. A cette fin, EELV demande la plus grande transparence sur le calendrier de livraison des doses de vaccin en France pour évaluer la possibilité de couvrir les besoins de vaccination de ces personnes prioritaires. A celles-ci, doivent rapidement pouvoir s’ajouter tou·tes les résident·es français·es qui le souhaitent. L’accès au vaccin doit donc être simple et le plus large possible !